Le 25 mars et lors de la manifestation de plus de 30 000 écolos français contre le projet des mégabassines dans les Deux-Sèvres, plus de 5 000 grenades lacrymogènes ont été lancées par 3 200 gendarmes et policiers déployés sur le terrain.
Le taux de violence dans cette manifestation était critiqué par les médias français et par les observateurs des droits de l’homme. Les deux camps s’accusent dans ce drame où plus de 200 personnes ont été blessées dont 2 sont dans le coma.
Le ministre français de l’Intérieur, dans ses propos, pointe du doigt les organisateurs écologistes et même a annoncé sa décision pour dissoudre le collectif « Les Soulèvements de la Terre », un des organisateurs de cette journée d’action.
Gérald Darmanin a essayé de criminaliser les militants français de la cause environnementale comme il a déjà fait en octobre 2022 quand il a parlé de l’Eco-terrorisme lors d’une autre manifestation dans les Deux-Sèvres contre le projet du régime Macronie pour construire des réserves de l’eau qui menacent les nappes phréatiques et l’écosystème de la région juste en vue de soutenir une agriculture industrielle.
De l’autre côté, les députés d'Europe Écologie – Les Verts (EELV) et les écologistes français accusent le régime Macronie d’être à l’origine de cette violence démesurée à Sainte-Soline.
« Nous n’avons aucun élément probant qui justifie de faire porter la responsabilité pénale individuelle de quelques centaines de personnes (sur 30,000 manifestant·es pacifistes présent·es) sur le collectif Les Soulèvements de la Terre. Par ailleurs, dissoudre un collectif est une atteinte aux libertés d’association et de réunion, fondamentales en démocratie. », a déclaré EEVV dans une note publiée sur son site Internet.
« Cette dissolution n’apporte rien non plus face au problème majeur de maintien de l’ordre auquel nous sommes confrontés aujourd’hui en France. La disproportion quantitative et qualitative des armes et des tactiques utilisées à Sainte Soline (comme le jet de grenades lacrymogènes sur des blessés), les dérapages multiples que nous voyons dans les manifestations retraites sont un problème démocratique majeur. Cette situation a été récemment objectivée par de nombreux rapports journalistiques, par des associations comme Amnesty International, La Ligue des Droits de l’Homme ou encore Human Rights Watch mais aussi par des institutions internationales (Conseil de l’Europe) et nationale (Défenseure des droits). », ajoute le parti écologiste.
Les nouvelles preuves dévoilent que les force d’ordre ont largement utilisé les grenades GM2L classifiées comme armes de guerre lors de cette manifestation.
Depuis 2018, la grenade GM2L a commencé à remplacer la GLI-F4 utilisée contre le mouvement des Gilets Jaunes, une arme contenant du TNT, interdite à cause des blessures graves et des mutilations causées contre les manifestants.
Mais la GM2L aussi est une grenade classée comme arme de catégorie A2, donc comme arme de guerre.
Cette grenade peut causer des lésions auditives. Avec 165 décibels « brisant et cassant » à 5 mètres, elle surpasse le bruit d’un avion au décollage et dépasse le seuil de douleur sonore. Au-delà de 120 dB, des bruits très brefs provoquent immédiatement des dommages irréversibles.
Selon les caractéristiques publiées par la société productrice Alsetex, la grenade GM2L SAE 820 est une grenade lacrymogène instantanée, classée comme arme de catégorie A2 et donc comme “matériel de guerre“.
En outre, après son explosion, cette grenade jette des « Éclats » contre les manifestants.
Lors de la répression policière de la manifestation du 25 mars dans les Deux-Sèvres, plus de 5 000 grenades de ce type ont été utilisées abusivement par les forces d’ordre et donc cela peut expliquer le nombre élevé des blessures aux rangs des manifestants français.
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